Il nous est difficile d’admettre que nous sommes dépassés par la complexité du monde.

Nous vivons dans une illusion de stabilité et d’abondance. Nous sommes comme anesthésiés, incapables de percevoir par nos sens les changements permanents du monde. À la fois parce que nos sens sont limités, et aussi parce que nous nous sommes déconnectés de nos sens (et du bon sens par la même occasion).

Nous sommes pris au piège dans les filets que nous avons nous-même jeté sur le monde pour nous l’accaparer.

Et surtout, nous avons peur: peur de manquer, peur de mourir – ce qui nous rend avides et nous empêche de nous poser certaines questions.

Notre conviction, c’est que nous avons besoin de nous confronter, en tant qu’individu et en tant qu’espèce, à ce grand vertige de notre condition: 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗼𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗱𝗲𝘀 𝗲̂𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗳𝗿𝗮𝗴𝗶𝗹𝗲𝘀 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘂𝗻 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗲𝗻 𝗽𝗲𝗿𝗽𝗲́𝘁𝘂𝗲𝗹 𝗰𝗵𝗮𝗻𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁.

Se montrer vulnérable, oser dire “je ne sais pas”.
Se poser des questions dérangeantes, métaphysiques, vertigineuses.
Reconnaître nos responsabilités et nos erreurs, et prendre soin de nos peines.
Se sentir insignifiant et puissant à la fois.

S’émerveiller à nouveau du monde.
Se reconnecter à nos sens, à notre bon sens, à notre sagesse intérieure.
Ressentir à nouveau le temps long, le lien au vivant.

Il s’agit de ralentir, s’égarer, réapprendre à penser ensemble.
Pas pour trouver des solutions, mais pour se demander pourquoi, pour qui, et à quelles conditions ce que nous faisons a encore du sens.

Réinventer notre rôle dans un monde devenu incertain — mais encore habitable.

Alors oui, pour faire ces pas de coté, nous vous invitons à faire des « choses inhabituelles voir bizarres », comme marcher l’histoire de la Terre, discuter avec les générations futures, écouter la voix des vivants non-humains…

Parce que le nouveau ne se crée par devant un paperboard.

On risque quoi ? Au pire, un bon fou rire. Au mieux… on n’est pas à l’abri de trouver des idées radicalement nouvelles.